
L’héritier de Décathlon faisait travailler ses employés 85 heures par mois sans jours de repos sur son yacht
26 décembre 2019

La navire battant pavillon maltais a été saisi au mois d’Août 2019 et le tribunal des prud’hommes se prononcera le 20 décembre prochain.
Le M/Y IDOL est la propriété de Thomas Leclercq, fils cadet de Michel Leclercq, fondateur de Décathlon. Celui-ci ayant préféré la jet-set au monde de la distribution, il est surtout réputé pour organiser des soirées mondaines dans sa villa de Ramatuelle.
C’est lors d’une escale à Ajaccio au mois d’août que la saisie-conservatoire a été prononcée. Le commandant du navire Philippe Frasse-Mathon a été le premier à dénoncer les conditions de travail à bord et a confié l’affaire à Maître Lionel Budieu, avocat au barreau de Draguignan.
Corse-Matin rapporte les propos de l’avocat : « L’équipage ne bénéficiait pas de protection sociale et de cadre légal concernant le temps de travail. Le propriétaire, par le biais de montages, ne déclarait pas le personnel ».
Par ailleurs, le journal précise que les membres de l’équipage ont fait remonter la manière dont le propriétaire a contourné le droit du travail français par le biais de montages juridiques sophistiqués : Le navire est « privé », il n’est pas destiné au charter, il bat pavillon maltais et appartient à la société Idol Limited domiciliée sur l’île de Guernsey. Idol Limited embauche via l’agence Viking Crew six membres d’équipage recrutés aux Philippines.

En supplément, le capitaine a fait savoir que Thomas Leclercq aurait demandé à ce que l’équipage soit mis à disposition dans le cadre d’une soirée organisée à Ramatuelle. Le capitaine ayant fermement refusé et menacé de démissionner, le jet-seter a abandonné sa requête.
A la suite de cet ultime abus, le capitaine, son second, les deux mécaniciens et les six employés philippins ont procédé à la saisie conservatoire du yacht dont la valeur s’élève à 2,2 millions d’euros, somme correspondant au montant des arriérés réclamés par les plaignants.