«Si l’objectif iranien ne consiste qu’à répondre à l’attentat à Ahvaz, il faut dire qu’il n’aura pas de suites. C’est pourquoi, les GRI ont qualifié cette opération de “punition”, mais pas de “vengeance”», a-t-il expliqué.
Selon l’expert, cette frappe vise non seulement à répondre aux terroristes, mais aussi à envoyer un signal à certains participants du conflit syrien.
«La dernière attaque [contre les radicaux, ndlr] a été réalisée sur le rive orientale de l’Euphrate dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, zone contrôlée par les forces des Kurdes syriens sous la protection directe des États-Unis. […] Ainsi, cette frappe a été tout d’abord une réponse politique aux organisateurs de l’attaque à Ahvaz, c’est-à-dire aux États-Unis et à l’Arabie saoudite. L’Iran a signalé aux États-Unis et à l’Arabie saoudite qu’il restait toujours un acteur influent dans la crise syrienne et a également prévenu qu’en cas de répétition d’événements tels que l’attaque terroriste à Ahvaz, l’Iran y répondrait en Syrie», a ajouté M.Merhabi.
D’un autre côté, la frappe iranienne contre les terroristes en Syrie serait la première phase d’une série d’autres mesures qui pourraient être prises par Téhéran, estime l’autre interlocuteur de Sputnik, le politologue et spécialiste iranien du Proche-Orient Seyed Hadi Afqahi. Selon lui, cette action est une réponse légale.
«Cette frappe est une réaction préliminaire. Si les enquêtes menées maintenant par les services de sécurité et les services spéciaux d’Iran prouvent que les terroristes ont été entraînés en Arabie saoudite ou aux Émirats arabes unis et qu’ils y disposent de bases militaires, la réaction de l’Iran sera très dure et catégorique», a-t-il déclaré.
Les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé lundi matin avoir attaqué à l’aide de «missiles balistiques» un «quartier général» de «terroristes» en Syrie en représailles à l’attentat ayant visé le 22 septembre la ville iranienne d’Ahvaz. Il a été mené par un commando ayant ouvert le feu à l’arme automatique sur un défilé militaire et la foule des spectateurs.
L’attaque, qui a fait 25 morts, a été revendiquée par Daech* et par la «Résistance nationale d’Ahvaz», qui se présente comme un groupe séparatiste arabe.
L’Iran a accusé des groupes séparatistes djihadistes soutenus notamment par des pays arabes d’avoir commis l’attaque. Téhéran a également accusé les États-Unis, Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’être derrière l’attentat, qu’il a promis de venger.
*Organisation terroriste interdite en Russie