
Macron et la colonisation française en Algérie
15 septembre 2018

Le président Emmanuel Macron en compagnie de Michèle Audin, fille de Maurice Audin, à Paris, le 13 septembre 2018.
Le président Macron a «décidé qu’il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité sur ce sujet» souligne la déclaration. La vérité sur la torture et les disparitions, oeuvres de l’armée française en Algérie. Nous avons la faiblesse de croire que par cet acte concernant uniquement le cas Audin, le président français pense à tous les Algériens torturés par l’armée française avant de les faire disparaître. Même s’il n’était pas né à l’époque, Macron doit certainement connaître l’histoire des «crevettes de Bigeard». Ces suppliciés algériens jetés à la mer depuis des hélicoptères de l’armée française. Ces «crevettes de Bigeard» que n’a pas supportés Paul Teitgen, secrétaire général de la police française d’Alger. Il a préféré démissionner. Pour la seule ville d’Alger, Teitgen «comptabilisa 3 000 Algériens disparus durant les 6 premiers mois de 1957. Macron connaît l’affaire De Bollardière du nom de ce général de brigade français qui a demandé à être relevé de ses responsabilités et qui, pour avoir dénoncé publiquement la pratique de la torture par l’armée française, a été condamné, le 15 avril 1957, à 60 jours d’arrêt de forteresse. N’oublions pas, non plus, que le sinistre Aussaresses (le bourreau de Larbi Ben M’hidi) a reconnu avoir usé et abusé de la torture en Algérie. D’ailleurs, le président Macron le dit clairement dans sa déclaration. «L’approfondissement de ce travail de vérité doit ouvrir la voie à une meilleure compréhension de notre passé, à une plus grande lucidité sur les blessures de notre histoire, et à une volonté nouvelle de réconciliation des mémoires et des peuples français et algérien» précise en guise de conclusion le président de la République française.
Ici en Algérie nous n’oublions jamais que le peuple français a dans sa grande majorité toujours été pour l’indépendance de l’Algérie. Au référendum du 8 avril 1962, ils étaient pour à 90,81%. C’était un référendum limité aux seuls Français de l’Hexagone. Cette précision est utile pour mieux comprendre l’histoire!