
À Gaza, le scénario du pire
mars 31, 2018
En ligne de mire: le 15 mai, jour de commémoration de la «Nakba», la catastrophe que constitue aux yeux des Palestiniens la proclamation de l’État d’Israël. Un jour plus tôt, celui-ci célébrera ses 70 ans. Au même moment, l’ambassade américaine sera transférée à Jérusalem. Et le monde musulman entrera dans la période du ramadan. Dans une région où dates et symboles revêtent une importance plus grande qu’ailleurs, cette séquence comporte un aspect explosif.
Certes, cette «marche du retour» se veut pacifique. Et bien qu’elle soit encouragée par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, elle trouve son origine dans la société civile. Mais l’échauffement des esprits, de part et d’autre, fait craindre le pire. Les Gazaouis étouffent après dix ans de blocus. La réconciliation entre le Fatah et le Hamas n’avance pas. La seule initiative diplomatique, celle des États-Unis, n’a aucune chance d’aboutir après la reconnaissance par l’administration Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël. Et l’État hébreu prévient que les manifestants feront face à des tirs à balles réelles.
Les six semaines à venir pourraient ainsi voir se multiplier les morts. Rien n’exclut que la répression de ce nouveau mouvement ne débouche sur une insurrection violente. La troisième Intifada, tant de fois annoncée, sera alors une réalité.
Source link